Tu as peut être déjà entendu parler de HEC Lausanne, mais tu ne connais pas très bien cette école et tu te demandes si cela ressemble à une école de commerce française.

J’ai eu le plaisir de discuter avec Teva, un étudiant suisse qui a eu une trajectoire un peu atypique : après une première année réussie à HEC Lausanne il a décidé de… refaire une première année, mais à Saint-Gall cette fois. Et aujourd’hui, il y poursuit ses études.

Pourquoi ce changement ? Quelle différence entre les deux établissements ? Qu’est-ce qui l’a motivé à recommencer une première année ? Quelles sont les vraies exigences de ces deux facs suisses ? C’est tout ce qu’on a abordé ensemble.

Je te partage ici les grandes idées de notre échange – si tu envisages une orientation en Suisse, cet épisode va te plaire.

Le parcours de Teva

Teva a fait sa scolarité au gymnase (l’équivalent suisse du lycée) avant d’intégrer HEC Lausanne directement après le bac. Il s’intéressait déjà depuis longtemps à l’économie.

Il avait hésité entre HEC Lausanne et Saint-Gall, mais a finalement opté pour Lausanne… avant de réaliser qu’il voulait un cadre plus exigeant et plus international. Résultat : il a décidé de changer et de reprendre à zéro à l’Université de Saint-Gall. Il vient de terminer sa première année là-bas.

HEC Lausanne : une business school universitaire

HEC Lausanne est une faculté rattachée à l’Université de Lausanne. Elle a un positionnement un peu hybride : ce n’est pas une école de commerce classique, mais elle a quand même une vie associative et un environnement qui rappellent les business schools.

Les cours restent très universitaires, assez proches de ce qu’on peut trouver dans les facs françaises, avec un tronc commun solide en microéconomie, macroéconomie, statistiques, mathématiques… donc assez loin de l’enseignement de la classe prépa.

Quelques points importants à connaître sur HEC LAUSANNE :

• Rythme et difficulté : Moins intense qu’une prépa française, avec un taux d’échec autour de 30 à 40 %.
• Cours magistraux : La majorité des enseignements se font en amphi, sans beaucoup de projets ou de travaux en petits groupes.
• Examens : Ils sont semestriels (janvier et juin/juillet), avec souvent des QCM mais aussi des questions ouvertes. Il peut y avoir des « midterms » qui comptent pour une partie de la note.
• Fonctionnement par modules : Un module regroupe plusieurs matières. Il faut réussir l’ensemble, mais tu peux compenser une mauvaise note dans une matière avec une très bonne dans une autre.
• Redoublement : Si tu rates un module, tu peux soit faire la session de rattrapage, soit redoubler. Mais pas les deux !
• Mathématiques : C’est très présent dans le programme, mais pas insurmontable. Même si tu n’étais pas un crack en maths au lycée, tu peux t’en sortir avec du travail.

Admission pour les élèves français :

En général, on demande la spécialité maths au lycée, accompagnée de physique ou SVT. Un 12/20 en maths est requis, mais c’est un peu le minimum pour ne pas avoir trop de difficultés ensuite.

Le passage Bachelor-Master en Suisse

Un point très rassurant en Suisse : si tu valides ton Bachelor, tu peux enchaîner directement sur un Master, sans repasser par un concours ou une sélection.

Mais attention : certains Masters très prestigieux (comme le SIM ou le Master de Finance à Saint-Gall) demandent un dossier solide et un processus d’admission, même si tu viens de la maison. À HEC Lausanne, c’est plus souple : une fois le Bachelor obtenu, tu peux continuer sans obstacle.

Il faut aussi savoir que tu n’as le droit qu’à un seul redoublement dans les études d’économie en Suisse. Au-delà, il faut changer totalement de voie.

Pourquoi Teva a changé D’HEC LAUSANNE pour Saint-Gall

Teva m’a expliqué très clairement les trois raisons qui l’ont poussé à reprendre à Saint-Gall :

1. L’anglais : À HEC Lausanne, les cours en anglais sont souvent animés par des profs francophones, avec un public aussi francophone. À Saint-Gall, l’immersion est bien plus forte, avec une majorité d’étudiants non francophones et des enseignants internationaux.
2. Les projets et travaux de recherche : Contrairement à Lausanne, Saint-Gall intègre beaucoup de papers et de projets de groupe ou individuels, ce qui permet d’explorer des sujets qui t’intéressent vraiment.
3. Le prestige et l’exigence : Saint-Gall est ultra bien vue dans le monde pro, en Suisse, en Allemagne… et même à Londres ! Le niveau d’exigence est très élevé, mais l’environnement pousse vers le haut.

L’Université de Saint-Gall : élitiste et très exigeante

Clairement, Saint-Gall est une fac d’élite. Le taux d’échec en première année est de 60 %, et la charge de travail est importante.

Teva m’a donné cet exemple frappant : un cours de maths de 3,5 crédits à Saint-Gall peut demander autant de travail que 15 crédits de maths cumulés à Lausanne.

Il y a aussi une grosse concurrence avec les étudiants allemands qui viennent nombreux, bien préparés et très motivés.

Pour y entrer, il faut passer un processus de sélection en plusieurs étapes :

• Dossier scolaire (notes du bac, CV)
• Un test de logique très important
• Un entretien vidéo de motivation

Pas besoin de passer par une prépa ou une école spécialisée : une bonne préparation perso, avec des mock exams, peut suffire.

Vie étudiante, logement et ambiance A HEC LAUSANNE et Saint Gal

Côté vie associative, les deux écoles sont actives.

• À HEC Lausanne, il y a beaucoup d’associations, aussi bien festives que professionnalisantes.
• À Saint-Gall, les associations sont souvent très élitistes, avec une forte exigence. Il y a aussi des associations culturelles comme le Cercle des Francophones.

Est-ce qu’on a une vie à côté des études ?

Oui ! Même à Saint-Gall, il y a un bon équilibre. Il y a bien sûr des périodes très intenses avant les examens (comme la fameuse “los”, deux semaines de révisions intensives à la bibliothèque), mais ça reste ponctuel.

Sport A HEC LAUSANNE et SAINT GAL

Les deux universités ont de super infrastructures sportives, gratuites et accessibles.

Logement

• À Lausanne, c’est galère. Peu d’offres et des prix très élevés.
• À Saint-Gall, c’est bien plus simple : Teva paye environ 600-700 CHF en colocation, et on peut même trouver pour 450 CHF par mois.

Et après les études ?

• HEC Lausanne : Bonne insertion, surtout sur le marché local (Genève, Lausanne, un peu Zurich).
• Saint-Gall : Beaucoup plus international. Saint-Gall est reconnue à Francfort, Zurich, Genève… et même Londres.

Les stages ne sont pas obligatoires pour obtenir ton diplôme, mais beaucoup d’étudiants les font quand même, notamment à Saint-Gall où certains prolongent leur Bachelor d’un semestre pour ça. Et ça marche : les étudiants de Saint-Gall reçoivent en moyenne 1,8 offre d’emploi à temps plein à la sortie.

En conclusion

Si tu veux un parcours solide en économie, que tu vises un bon niveau académique sans forcément trop de pression, HEC Lausanne est une super option.

Si tu es ambitieux(se), à l’aise en anglais, que tu veux un gros challenge et que tu veux ouvrir des portes à l’international, alors Saint-Gall est peut-être fait pour toi.

Un immense merci à Teva pour sa sincérité et la précision de ses réponses. Si tu veux écouter notre échange en entier, l’épisode est en ligne ! 🎧

Et comme toujours, si tu veux de l’aide pour construire ton projet d’orientation ou pour candidater en Suisse, tu peux :

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Photo de Kostas Fotiadis