Quel parcours pour travailler à l’international ? C’est une question que l’on me pose souvent.
De nombreux élèves viennent me voir pour trouver la formation qui leur convient. Alors certes trouver une formation qui te plaît, c’est important. Ton objectif c’est aussi de te construire un parcours qui plaît aux employeurs. Comme beaucoup d’entre vous ont envie d’un parcours international, j’ai rencontré Marion qui travaille à la direction des ressources humaines du groupe Ferrero au Luxembourg.
Ferrero est un grand groupe qui recrute donc des profils très différents que ce soit en finances, ressources humaines, management, ventes, IT, legal management. Les recrutements se font aussi dans le monde entier, que ce soit des européens (Grecs, Luxembourgeois…) ou non européens (Mexicain, Bulgare…)
Voici les principales informations que j’ai retenues de l’entretien que Marion a eu la gentillesse de m’accorder. Avec ces idées, tu vas avoir des pistes pour comprendre le parcours pour travailler dans un groupe international
Bonne écoute
Plusieurs critères sont étudiés lors du recrutement de candidats.
👉Le parcours académique
Selon Marion, le nom de l’école ou de la formation ne fait pas forcément la différence pour travailler dans un groupe international.
Marion est française et elle connaît certaines écoles en France mais ce ne sera pas forcément le cas de ses collègues grecs, mexicains ou bulgares. Il y a un grand nombre de candidats qui postulent de pays différents et qui viennent de formations différentes. Un nom de formation ne va pas forcément être le premier critère de sélection, même si bien évidemment certaines formations peuvent avoir une renommée internationale intéressante.
Le niveau demandé pour postuler chez Ferrero est le master (en un ou deux ans). En effet, faire un master démontre que le jeune a persévéré, qu’il a acquis une certaine culture générale, des capacités de rédaction, et une approche théorique intéressante.
Les notes et les classements sont importants et il ne faut pas hésiter à les mettre en évidence sur CV s’ils sont avantageux.
Lors de recrutement très spécifique, des formations plus précises sont attendues, ce sera la même chose pour des recrutements plus séniors.
L’entreprise apprécie aussi les formations universitaires. D’autant plus que dans certains pays, les écoles n’existent pas. Les formations dans le supérieur sont forcément universitaires.Marion confirme que les 3 premières années ne sont que très peu regardées. Attention néanmoins, ce sont ces 3 premières années qui te permettront d’obtenir le master qui te convient.
👉Et les Gap year ?
Selon Marion, tout dépend de ce que le jeune a fait durant son année de césure. Il faudra qu’il soit capable de l’expliquer et de mettre en avant ce qu’il a appris. Une année de césure bien utilisée peut prouver que le candidat est une personne qui peut s’adapter à un nouvel environnement. Par contre, une année de césure décousue et peu construite ne sera pas un atout.
Et les expériences à l’étranger ? Le programme Erasmus, les semestres ou stages à l’étranger ou bien les études à l’étranger sont bien perçus chez Ferrero. Cette entreprise internationale a besoin de profils internationaux. Un profil international est une personne qui a un bon niveau en anglais et qui a su s’adapter à d’autres cultures. Ces expériences permettront aux futures recrues de pouvoir comprendre de manière très fine les autres collaborateurs, éviter les préjugés et avoir une ouverture d’esprit, ce qui est important pour le travail en équipe. Un bel atout pour travailler dans un groupe international
👉Le niveau d’anglais.
Il est évidemment fondamental pour travailler dans un groupe international. Marion me précise qu’il n’est pas nécessaire d’être bilingue mais, en revanche il faut être capable de s’exprimer et surtout de comprendre ce qu’il se dit en anglais. De toute façon, les entretiens d’embauche sont faits en anglais et en vidéo.
Selon Marion, parler une autre langue est certes un plus mais n’est vraiment pas obligatoire.
👉Les stages.
C’est selon Marion un des éléments les plus importants pour se distinguer parmi les milliers de CV que Ferrero reçoit du monde entier et donc travailler dans un groupe international . C’est un outil pour repérer les talents.
Grâce aux stages, les RH peuvent comprendre ce que le jeune a appris et si son parcours est cohérent. Il est donc très important de bien savoir « vendre » son stage sur son CV. La structure du stage est intéressante mais ce sont surtout les missions qui vont être analysées. Comme pour les écoles, l’équipe de Marion ne connaît pas toutes les entreprises.
Certes un grand nom peut attirer l’attention mais cela ne fera pas tout. Si le candidat a fait un stage dans une petite entreprise dans lequel il a été autonome, qu’il a pris des initiatives et que le projet a un intérêt pour Ferrero, cela peut être un très gros atout. Dans une plus petite entreprise, on a parfois la possibilité de « mettre la main à la pâte », d’apporter de nouvelles idées. Tout cela est très valorisé… à condition de bien le détailler dans le CV. Il ne faut pas hésiter à être très concret dans les descriptions.
À l’inverse, un stage dans une très grosse entreprise où le jeune aura été plus passif et se sera contenté d’appliquer les process de l’entreprise ne sera pas forcément un atout car chaque entreprise a ses propres process. L’important, c’est d’être capable d’apprendre vite et pas de reproduire.
Peu importe aussi la ville. Paris, Londres, Barcelone peuvent attirer l’attention mais aussi envoyer un autre message : le jeune est à l’aise dans les grandes capitales, très urbaines. Comment va-t-il s’adapter au Luxembourg ?
Pour trouver ton stage, assure-toi de développer un réseau. Ce n’est pas un problème si au départ, tu n’as pas de réseau. Prendre des contacts au fur et à mesure des rencontres, utiliser le réseau de la formation peut être un bon début.
👉Les soft skills.
Cela peut paraître un peu bateau mais pourtant c’est crucial. Le contenu du métier peut s’apprendre sur le tas, pour les soft skills, c’est plus compliqué. Marion conseille aux jeunes d’aller vérifier les valeurs de l’entreprise et de chercher à comprendre si elles correspondent à ce que le jeune recherche.
Ferrero recherche des profils qui aiment le travail collaboratif, et qui ont un objectif collectif. Des personnes plutôt humbles qui acceptent la critique pour grandir, qui savent apprendre, qui sont déterminées, qui travaillent beaucoup, des personnes ouvertes d’esprit et qui comprennent les différences culturelles sans jugement, qui veulent rester dans l’entreprise pour construire un projet.
Un candidat peut être sélectionné car il a un beau CV, c’est-à-dire des stages intéressants et une formation réussie. Néanmoins si les valeurs du jeune ne correspondent pas à ce que l’entreprise recherche, il ne sera pas recruté. Et c’est sûrement mieux. En effet, bien entendu Ferrero recherche un candidat qui va réussir dans son poste mais il recherche un candidat qui soit aussi à la bonne place, et il est difficile de s’intégrer avec des personnes dont on ne partage pas les valeurs. Marion conseille donc de bien se renseigner sur l’entreprise et ses valeurs sur le site internet et les réseaux sociaux, mais aussi de rentrer en contact avec des personnes de l’entreprise pour comprendre si l’entreprise correspond aux valeurs du candidat.
Marion conclut en disant de bien faire attention à l’impression que l’on donne avant et après l’entretien. Un candidat qui n’est pas disponible pour les entretiens, qui est peu réactif dans la communication, qui ne sait pas relancer de manière intelligente envoie des signaux négatifs. Or il ne faut pas se tromper, certains jeunes dans certaines parties du monde sont avides de réussite et ont bien compris les codes pour démontrer leur motivation.
Pour résumer, si tu veux travailler dans un groupe international :
• Privilégie un parcours international avec une expérience à l’étranger assez conséquente
• Assure-toi d’avoir un (très) bon niveau d’anglais
• Choisis en post-bac une formation dans laquelle tu vas obtenir d’excellents résultats pour faire un master dans un domaine qui te plaît et dans lequel tu auras aussi d’excellents résultats. Si l’école est bien classée, tant mieux mais ce n’est pas une condition fondamentale à ta réussite. Les groupes internationaux ne connaissent pas toutes les formations
Photo de Kyle Glenn
0 commentaires