J’habite à la frontière suisse et donc j’ai souvent des élèves qui sont intéressés par étudier en Suisse. Mes élèves locaux veulent étudier en Suisse évidemment parce que c’est à côté de chez eux mais aussi parce que c’est une très bonne façon de trouver un travail dans ce pays à la fin de leurs études. Et évidemment, c’est tentant : le taux de chômage en Suisse est à 2,3 %, un peu plus élevé en Suisse romande avec 3,3 %, et le SMIC est environ à 4500 francs. Bien sûr, le coût de la vie est aussi extrêmement élevé, mais globalement je peux confirmer que la vie y est plutôt très agréable.
De manière générale, étudier en Suisse veut dire payer de faibles frais d’inscription et bénéficier d’une éducation publique très développée. Ansi, la Suisse est divisée en cantons, mais plus particulièrement encore en régions en fonction des langues parlées. Il y a 3 langues parlées :
- 60 % allemand en Suisse alémanique
- 20 % français en Suisse romande
- 8 % italien en Suisse italienne
Etudier en Suisse te tente ? Je te dis tout.
Dans cet épisode, je te présente
1’55-5’17 les grandes lignes,
5’18- 11’18 les principales universités
11’19- fin les écoles spécialisées
Les grandes lignes du système
Comment ça marche ?
Comprendre comment étudier en Suisse est plus simple qu’en France. On distingue :
- Les universités (hautes écoles universitaires)
- Les écoles spécialisées (hautes écoles spécialisées)
- Quelques écoles privées
Il n’y a pas de système centralisé pour faire ses candidatures comme Parcoursup pour étudier en Suisse. On postule à chaque université entre la mi-janvier et la fin avril.
Ça coûte cher ?
Etudier en Suisse veut dire payer de faibles droits d’inscription (de 500 à 1000 CHF), mais le coût de la vie est très élevé et dans les grandes villes il est difficile de trouver des logements (800/1000 CHF par mois). En outre, il faut ensuite rajouter une assurance maladie autour de 200 CHF/mois et les frais de nourriture, de déplacement, bref un budget annuel entre 18 et 25 000 euros. Si on compare avec les autres capitales européennes, étudier en Suisse revient à peu près à la même chose et si on fait des études dans une école privée en France, c’est parfois moins cher.
Les universités en Suisse francophone (Hautes écoles universitaires)
En deux mots
C’est un système en 5 ans, l’accès à un master est garanti mais par contre après avoir subi 2 échecs académiques (rater son année), on se retrouve en échec définitif et il est interdit de continuer à étudier en Suisse.
Les examens se passent en une fois à la fin de l’année et il est très courant d’avoir à repasser certains modules en été.
Où aller ?
UNIGE (Genève)
- Conditions d’entrée : 12/20 au bac général
Il est possible de les intégrer à condition d’avoir un baccalauréat général :- En Première, avoir parmi les trois spécialités possibles : i. Spécialité « Mathématiques » et ii. Spécialité « Sciences de la vie et de la Terre » ou spécialité « Physique-Chimie »
- En Terminale, avoir parmi les deux spécialités possibles : i. Spécialité « Mathématiques » ou option « Mathématiques complémentaires » et ii. Spécialité « Sciences de la vie et de la Terre » ou spécialité « Physique-Chimie »
On retrouve des bachelors dans la plupart des sujets. C’est le seul canton où un non-Suisse peut faire des études de médecine. ATTENTION : il faut que l’un des responsables légaux (ou toi) ait travaillé dans le canton de Genève depuis plus de 5 ans.
UNIL (Lausanne)
- Conditions d’entrée : 12/20 au bac général
Baccalauréat du lycée général, avec les spécialités mathématiques en première et terminale (avant-dernière et dernière année) et sciences de la vie et de la terre ou physique-chimie en première et terminale (avant-dernière et dernière année), obtenu à partir de 2021.
Sujets non reconnus : enseignement scientifique en première et terminale ; module spécifique de mathématiques intégré à l’enseignement scientifique en première ; mathématiques complémentaires en terminale.
Pour intégrer les études de médecine, il est nécessaire d’avoir la nationalité suisse. C’est à l’UNIGE que l’on retrouve HEC Lausanne. Attention HEC n’est pas une école de commerce mais une formation de gestion très universitaire et axée sur les mathématiques.
EPFL (Lausanne)
Pour rentrer, il faut avoir suivi Maths et physique-chimie et avoir 16/20 de moyenne générale et 16 en PC, 16 en maths. Les règles vont changer à partir de 2025. Le taux d’échec en première année est environ 50 %. Il y a un gros examen fin janvier qui détermine déjà si on peut passer celui de juin ou s’il faut faire une mise à niveau. Tu dois choisir parmi 13 filières dès la première année, dont l’architecture.
UNINE (Neuchâtel)
Mêmes conditions d’entrée que l’UNIL
UNIFR (Fribourg)
- Mêmes conditions que l’UNIL
Ces deux dernières universités permettent d’étudier en Suisse dans des villes de plus petite tailles.
Les hautes écoles spécialisées
Ce sont des formations qui permettent d’étudier en Suisse en 3 ans et d’accéder à un bachelor. Avec un bon niveau, il est possible de poursuivre en master. En France ce serait l’équivalent d’un BUT. Les conditions d’entrée sont les mêmes que celles de l’université du canton.
Avant d’intégrer cette école, il faut avoir réalisé une année de stage obligatoire. Dans certains cas, il est possible de faire une année d’école professionnelle, mais cela dépend des écoles et des cantons. Il est préférable de se rapprocher de l’école pour le valider.
L’obtention d’un BTS ou BUT peut aussi permettre l’admission. Cela est aussi à valider avec l’école.
Dans quels sujets ?
- Design et arts visuels
- Économie et services
- Ingénierie et architecture
- Santé
- Travail social
- Musique et arts de la scène
Cas particulier de l’enseignement (HEP)
Plusieurs solutions pour devenir prof et étudier en Suisse :
- Directement après le bac pour enseigner dans le primaire. Les conditions d’entrée sont les mêmes que pour l’UNIL (12/20 maths/PC ou SVT).
- Après un bachelor pour enseigner dans le secondaire afin d’intégrer un master. Le master est différent selon que l’on veut enseigner en collège, lycée ou enseignement spécialisé.
Les écoles privées
Les universités privées sont moins développées en Suisse qu’en France, mais il en existe quelques-unes, principalement en tourisme et hospitalité. Par exemple, l’École Hôtelière de Lausanne ou Glion Institute of Higher Education. Étudier en Suisse dans ces écoles représente un budget important mais c’est aussi un investissement.
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Bonne écoute.
Photo de Nicolai Krämer
Bonjour Corine. Merci pour ce très bon blog, un sujet très pertinent pour les lycéens de Haute-Savoie ou de l’Ain. En revanche si je puis me permettre, il y a une petite erreur : UNINE Neuchâtel, ce n’est pas exactement les mêmes conditions d’inscription qu’UNIL Lausanne. La différence est que Neuchâtel n’impose pas de 2eme spé sciences physiques ou SVT, en Terminale. Par exemple, un jeune qui a i) en classe de première, spés maths + physique + HGGSP, and ii) en terminale spés maths + HGGSP (et bien sur 12/20 total) est éligible à UNINE Neuchâtel
Merci beaucoup pour cette précision. Donc les conditions de Neuchâtel sont beaucoup plus souples. Super intéressant. Merci beaucoup d’avoir corrigé. Je vais mettre cette remarque dans les notes de l’épisode du podcast.